Lavovélo : ce vélo lave ton vélo en mode auto

Laver son vélo en 3 minutes chrono grâce à une petite station de lavage à rouleaux embarquée sur un vélo cargo. C’est ce que propose, contre dix euros, la société Lavovélo. Testé à Lyon, ce lavage semi-auto de vélo économe en eau devrait bientôt se déployer dans d’autres agglos.

un lavovélo en action avec rémi hingrai
Le lavovélo est une station semi automatique de lavage de vélos. (DR)

Un vélo lavant d’autres vélos. C’est l’étonnant spectacle auquel peuvent assister, depuis quelques jours, les cyclistes lyonnais. Présentée ces derniers mois lors de salons ou d’événements cyclistes, la première station de lavage (semi) automatique de bicyclettes itinérante en France se déplace depuis quelques jours sur les pistes cyclables de Lyon. Posée sur un vélo cargo professionnel (de la marque Freegones), cette station de lavage semi-automatique réutilise la technologie du lavage à rouleaux des voitures et l'adapte aux vélos : des jets projettent de l'eau à basse pression sur le biclou pendant que des brosses tournoyantes caressent le cadre et les parties mécaniques pour en chasser les saletés. Ce lavage est semi-automatique, car c'est un opérateur qui prend le vélo et le glisse dans la machine. « Le Lavovélo lave votre vélo en moins de cinq minutes, en moyenne trois minutes », explique Rémi Hingrai, le fondateur de l’entreprise Lavovélo, dont les ateliers sont installés à Villeurbanne, dans la métropole lyonnaise.


Qu’il s’agisse de vélos de ville, de course, pliants, de VTT ou de VTC, la société assure que la plupart des modèles du marché sont compatibles. Même les vélos électriques ? « Si un vélo électrique résiste à la pluie, il passera, sans difficulté, dans le Lavovélo », promet Rémi Hingrai. A noter tout de même, comme l’indique la société sur son site internet que « les vélos cargos avec caissons ou les tricycles ne peuvent entrer dans le Lavovélo ».

un lavovélo sur la piste cyclable à lyon de la fosse aux ours
Le lavovélo se déplace sur les pistes cyclables à Lyon pour affectuer des nettoyages, comme ici à la Fosse-aux-ours. (DR)

Laver son vélo avec le Lavovélo coûte dix euros. Un tarif qui a fait tiquer sur les réseaux sociaux. Alors, 10 euros, est-ce trop cher ? « Laver un vélo dans un atelier, cela coûte 45 euros en coût de main d’oeuvre », assure Rémi Hingrai, qui pointe une difficulté : faute de référentiel, de services à comparables, difficile de défendre le bien-fondé de ce prix. Si ce n’est, en insistant, sur l'impact positif du lavage sur la durée de vie du biclou. « Contrairement à la voiture, laver son vélo n’est pas juste une question esthétique, c’est un réel facteur de durabilité », soulève Rémi Hingrai. Ce vélotaffeur de longue date étaye son propos par un exemple : « Si vous l’entretenez bien, une chaîne de vélo peut durer dix ans. En revanche, si vous ne lavez pas votre vélo régulièrement, elle se détériore et il est alors nécessaire de la changer tous les 2 ou 3 ans. ». Dont acte.

Les cyclistes ont-ils vraiment besoin d’une machinerie “high-tech” pour donner un coup de propre à leur cadre ? Pour briquer notre biclou, nous sommes - peu ou prou - tous déjà équipés du matériel de base : une éponge, un peu d’eau savonneuse et de l’huile de coude ! « En ville, laver son vélo n’est pas pratique », rappelle Rémi Hingrai. Par manque de place, laver son vélo peut vite, en effet, tourner au casse-tête pour les cyclistes urbains. Du coup, certains d’entre eux choisissent de laver leur biclou dans les stations de lavage réservées aux voitures (chez le pachyderme azuré ou ailleurs). A dire vrai, même en suivant scrupuleusement les "conseils avisés" de youtubeur/influenceur vélos qui semblent avoir “étudié” la question, sortir le jet haute pression pour décrotter son cycle est une opération risquée : un peu trop de panache sur certains composants comme la cassette ou le boîtier de pédalier et c’est la cata assurée pour les roulements. A en croire son promoteur, le Lavovélo ne souffrirait pas de ces inconvénients. « Les rouleaux utilisés sont très doux, et les jets projettent de l’eau à basse pression », précise Rémi Hingrai.

un lavovelo en train d'être lavé à vaise, tunnel de la croix rousse
Le lavovélo lave les vélos en 3 minutes environ. (DR)

Reste encore à purger, si l’on ose dire, la délicate question de l’impact environnemental d’un tel nettoyage. « La machine standard lave une cinquantaine de vélos avec 80 litres d’eau, ça fait environ 1,5 litre par vélo », assure Rémi Hingrai. Est-ce plus ou moins gourmand en ressources qu’un décrassage fait maison ? Nous n’avons trouvé aucune statistique sérieuse sur la consommation d’eau lors d'un lavage effectué “à la main” ou “au jet” d’une bicyclette. Mais, à titre de comparaison, notons que, selon l’Ademe - l’agence publique qui fait référence dans le secteur de l’environnement et de l’énergie -, « une douche rapide consomme de 35 à 60 litres d’eau quand un bain consomme a minima 150 L ». Bref, pour l’équivalent d’un bain, la machine Lavovélo lave une centaine de vélos (essayez de dire cette phrase à haute voix pour voir :). Cette expérimentation lyonnaise est une première étape. Lavovélo en itinérance ambitionne de se développer dans d’autres villes en 2024.

Le Lavovélo existe aussi en version “fixe”, autrement dit sans être posé sur un vélo cargo. D’ailleurs, une de ces machines avait été installée en décembre 2022, place Bellecour à Lyon. L'expérience avait tourné court, faute, selon Rémi Hingrai, d’avoir obtenu les autorisations administratives nécessaires. Le Lavovélo, dans sa version fixe, est une machine imaginée et conçue en Allemagne par la société dénommée Cycle Wash qui en aurait déjà commercialisé plus de 200 en Europe. Quant à Rémi Hingrai, il est à l’origine de la version installée sur un vélo cargo.

A propos de l'auteur
photo de l'auteur de l'article boris cassel

boris cassel

Accro aux déplacements en vélo électrique depuis 2011, Boris Cassel affiche 40 piges au compteur, plus de 10 000 km en VAE, deux méchantes gamelles et un vélo volé ! Convaincu que le vélo électrique peut améliorer le quotidien de millions de français, il aime tester des modèles et raconter les coulisses de l’industrie du vélo. Journaliste, Boris Cassel a travaillé, entre autres, au Parisien Aujourd’hui en France pendant 13 ans et il est le fondateur de Picala.

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