Livraisons rapides de courses à vélo : Flink quitte la France

L'hécatombe continue dans le secteur de la livraison rapide de courses, souvent effectuées à vélo. Flink part de France. Getir dernier survivant est en redressement judiciaire.

un vélo flink dans une rue à Paris
Peu à peu, les enteprises de livraisons rapides de courses à vélo quittent la France. (RICCARDO MILANI / Hans Lucas via AFP)

Et à la fin il n’en restera qu’un. Ou plus personne ! C’est la débandade dans le secteur du "quick commerce", ces entreprises des livraisons rapides de courses à domicile, principalement opérés à vélo, vélo électrique et scooter. D'une quinzaine d'acteurs à ses débuts en France, le "quick commerce", secteur continue de s'étioler avec l'annonce du redressement judiciaire de Flink, qui souhaite "quitter le marché français" et cherche un repreneur.

Si Flink ne trouvait pas de repreneur, la filiale française de son concurrent turc Getir - qui, précisons le, est également en redressement judiciaire - serait le dernier survivant sur le marché du "quick commerce". En effet, Getir est désormais le seul acteur du secteur à avoir déclaré souhaiter poursuivre son activité dans l'Hexagone. Fin avril, le quotidien économique britannique Financial Times affirmait, sur la foi de sources proches du dossier, que des discussions étaient en cours concernant un rachat par Getir de son concurrent Flink.

A lire aussi Paris à vélo : Anne Hidalgo prépare un “Code de la rue” en 2023

Interrogé par l'AFP, Getir n'avait pas souhaité commenter et lundi, Flink France a déclaré « avoir été concentré sur la préparation du dossier de redressement judiciaire ». Les motifs de cette procédure sont « essentiellement réglementaires », a expliqué le directeur général de Flink France Guillaume Luscan à l'AFP, qui a tenu à souligner « tous les progrès réalisés en vue d'atteindre une profitabilité en France ».
Le "quick commerce" a émergé à la faveur des confinements liés à l'épidémie de Covid-19: il propose en quelques minutes la livraison de produits du quotidien, semblables à ceux vendus dans une supérette, par un livreur souvent à vélo. Il est vivement critiqué par les élus qui dénoncent l'arrivée de "villes-entrepôts", des nuisances pour les riverains, voire le développement de "l'économie de la flemme". En mars, le secteur a essuyé un revers important, le gouvernement décrétant que les "dark stores" - les locaux où sont stockés les produits à livrer - étaient des entrepôts, et non des commerces, ouvrant la voie à une régulation par les mairies de cette activité. Ces locaux pourraient être contraints de fermer si le Plan local d'urbanisme (PLU) interdit ce type d'activité à leur adresse.

Flink exploite 19 "dark stores" dans 9 villes en France et environ « deux tiers de cette activité est exploitée depuis des commerces », a précisé M. Luscan. « Notre modèle fonctionne à partir du moment où on est proches de nos clients » et, avec la nouvelle réglementation, « ce n'est plus possible », a regretté le directeur général. « On était en train de construire un modèle pérenne », avec notamment Carrefour comme « investisseur et partenaire-clé », s'est désolé M. Luscan.

Implanté en France depuis deux ans, Flink, créé en 2020 en Allemagne par des experts de la logistique et de la distribution, avait racheté son concurrent français Cajoo en mai 2022, qu'il a absorbé. Entre 2021 et 2022, Flink et Getir ont levé plus d'un million d'euros chacun à l'échelle mondiale, Gorillas plus d'un milliard, selon un article de L'Usine Nouvelle cité dans un rapport parlementaire sur le "quick commerce" publié début mai et présentées par les députées Anaïs Sabatini (RN) et Maud Gatel (Dem).
Flink, Gorillas, Getir, Frichti, Cajoo, Gopuff… D'une quinzaine d'acteurs lors de l'émergence du secteur en France, il n'en reste que deux début juin: Getir et Flink après que ces entreprises se soient livrées à une bataille féroce pour s'accaparer le marché.
Et ce, à coups de « promotions extrêmement agressives » qui les ont économiquement « asphyxiées », a expliqué Maud Gatel à l'AFP. Plusieurs ont jeté l'éponge, d'autres ont racheté leurs concurrents. Ils ont aussi joué « les flibustiers » en « s'installant à des endroits où ils savaient qu'ils ne pouvaient pas s'installer », a déclaré l'élue. Ces entreprises ont salarié leurs livreurs, un modèle moins souple que les plateformes type UberEats qui ont recours aux autoentrepreneurs et qui les ont fragilisées, a-t-elle encore précisé.

A propos de l'auteur
photo de l'auteur de l'article Picala (avec AFP)

Picala (avec AFP)

La rédaction de Picala s'appuie, parfois, sur des dépêches de l'Agence France Presse (AFP). Les dépêches de l'AFP sont partiellement ou totalement réécrites par la rédaction avant publication.

Derniers articles

la marque vnmoof sur un vélo électrique
Vélos électriques : VanMoof trouve un repreneur
Publié il y a 1 mois
un dark store de gorillas à paris
Livraison de courses à vélo : Getir et Gorillas en liquidation judiciaire
Publié il y a 2 mois
un vélo VanMoof à amsterdam
Vélos électriques: la marque VanMoof officiellement en faillite
Publié il y a 2 mois
un rad power bike vélo cargo rad wagon
Vélos électriques : Rad Power Bikes en France, c’est (bientôt) fini
Publié il y a 2 mois
Un cycliste sur un VanMoof à amsterdam devant un mur sur lequel est marqué VanMoof
La chute de VanMoof, le “Tesla” du vélo électrique
Publié il y a 2 mois

Trouve le vélo électrique idéal en 1 minute  !

JE COMPARE LES VELOS

Lis Guidons, notre newsletter vélo utile !

JE M'INSCRIS