Marché du vélo : Intersport rachète les magasins Go Sport

En redressement judiciaire, l’enseigne Go Sport va être reprise par Intersport. Premier assembleur français de vélos en France, le réseau de magasins Intersport devrait récupérer 72 nouveaux points de vente dans des zones où il était peu présent.

un magasin Go sport à Rennes
L'enseigne Go Sport, en grandes difficultés financières, vient d'être reprise par Intersport. (Damien Meyer / AFP)

Intersport va racheter Go Sport. Le tribunal de commerce de Grenoble a finalement désigné, , Intersport comme le repreneur de l’enseigne sportive en redressement judiciaire Go Sport. Le tribunal a ainsi suivi « l'avis unanime du parquet, des créanciers et des salariés », souligne le procureur adjoint François Touret de Coucy dans un communiqué. Selon lui, Intersport s'engage à reprendre « 72 magasins correspondant à 90% des emplois », pour un prix de 35 millions d'euros.

Quel intérêt pour Intersport ? Intersport y voit une offre complémentaire à la sienne. « Go Sport nous ressemble, avec pour ADN la randonnée, le ski, le vélo... et des profils de collaborateurs similaires. Et nous avons une complémentarité géographique: là où Intersport est faible, Paris et la région parisienne, Go Sport a un maillage fort. Et Go Sport est plutôt absent des zones, en province, où on est très forts », avait expliqué son PDG Jacky Rihouet à l'AFP en mars, défendant « un projet industriel ambitieux ». Et de détailler cette offre : « entre les stocks et les besoins en investissement, il y aura une enveloppe sur les 7-8 ans à venir, de 140 à 150 millions d'euros. »

Intersport France assure être le « 1er réseau de magasins de sports en France » avec 813 magasins (contre 325 points de vente pour Decathlon) et 3,26 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France. Elle a une structure spécifique : Intersport est une coopérative, les magasins sont détenus par des indépendants, ce qui aura très certainement des conséquences sur la manière de reprendre els magasins de l’enseigne Go Sport. C’est ce qu’avait indiqué, Jacky Rihouet à l'AFP en mars : « Intersport France porte le projet mais chaque magasin sera repris par un adhérent qui investira 1,5 million à 2 millions d'euros par magasin. Lorsque plusieurs adhérents sont intéressés, un comité de sélection choisira le plus performant. Notre proposition comprend une partie des magasins intégrés, et nous réfléchissons aussi à accompagner les magasins franchisés.»

A la question, « La marque Go Sport va-t-elle subsister? », la réponse de Jacky Rihouet, lors de son interview à l'AFP, en mars dernier, était moins tranchée : « Nous réfléchissons à la faire perdurer pour les franchisés: ils peuvent passer en statut de membres acheteurs, on peut organiser leurs achats, leur marketing... Ce sont des discussions qu'on doit avoir avec eux. »

Quels impacts attendus sur l’offre de vélos en France ? Difficile d’y répondre pour l’instant. Seule certitude, Intersport est l’un des principaux fabricants de vélos et de vélos électriques en France. Il est en effet, l’actionnaire principal, de la Manufacture Française du Cycle, qui est située à Machecoul (Loire-Atlantique). Elle revendique le statut de « premier assembleur de cycles en France », avec une production de 600 000 vélos en 2022 dont 203 680 vélos à assistance électrique. Le tout, dans un contexte de forte croissance des ventes de vélos électriques. Go sport est spécialisé sur les vélos d’entrée de gamme. De son côté, Intersport, historiquement lui aussi très présents sur les vélos premiers prix, a revu un peu son offre et propose désormais, sous la marque Nakamura, des vélos très bien équipés à des prix assez doux.

Pour cette reprise de Go Sport, Intersport était en compétition avec une vingtaine d’autres offres. L'autre grand favori était le groupe britannique Frasers, qui revendique 30.000 salariés et tablait pour sa part sur les « synergies parfaites » entre les deux sociétés, notamment en France, où il ne compte à ce jour que sept magasins, sous l’enseigne Sports Direct.

Le suspense touche enfin à son terme pour les quelque 2.150 salariés du distributeur d'articles sportifs basé en périphérie de Grenoble qui, au terme de la procédure, devrait rapidement quitter le giron de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon, lui-même en pleine tourmente financière et judiciaire. Sa société Hermione, People & Brands (HPB), qui entendait initialement présenter un plan de redressement de Go Sport avec l'aide d'un partenaire, y avait finalement renoncé, « avec regret » le 17 avril, affirmant s'être vu mettre « des bâtons dans les roues depuis le début ».

Le parquet de Paris a en outre ouvert une enquête judiciaire pour « escroquerie en bande organisée, blanchiment habituel, banqueroute et abus de bien social », en prolongement d'une information ouverte à Grenoble à la suite de « plusieurs révélations de faits délictueux » signalés par les commissaires aux comptes de Go Sport.

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photo de l'auteur de l'article Picala (avec AFP)

Picala (avec AFP)

La rédaction de Picala s'appuie, parfois, sur des dépêches de l'Agence France Presse (AFP). Les dépêches de l'AFP sont partiellement ou totalement réécrites par la rédaction avant publication.

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