Test de Sharelock : le réseau de cadenas partagés pour les vélos
Pour lutter contre le fléau des vols de vélos, la start-up Sharelock a installé un réseau de cadenas partagés sur du mobilier urbain de plusieurs villes françaises. Un service accessible via une application. Nous l’avons testé.

Permettre aux cyclistes d’accrocher leurs vélos à des cadenas partagés. Nous avons testé l’idée novatrice de Sharelock à Saint-Ouen. Installé sur un potelet, le Sharelock est une sorte de grosse boule d’acier disposant d’un antivol en U. Très pratique, sécurisé et facile d’utilisation, il nous a évité de nous balader avec notre lot de lourds cadenas. Seuls bémols, l’application manque de fluidité et tous les vélos ne sont pas éligibles.
Points forts
- idée géniale
- solide
- simple d'utilisation
- tarifs modérés
- réservation possible
- assistance téléphonique efficace
Points faibles
- incompatible avec certains vélos
- petits bugs
Présentation
Pédaler jusqu’au supermarché, attacher rapidement son vélo à la grille du magasin, foncer pour choper la confiture et les couches du petit dernier, ressortir les mains pleines… et découvrir qu’il ne reste plus, du vélo électrique à 2000 euros, qu’un antivol décapité. Voilà, c’est fait : vous avez vécu une scène classique de cycliste !
Le vol est l’un des principaux freins à la pratique quotidienne de la bicyclette. Partant de ce constat, Alexandre Molla, un ancien cadre d’Uber, et Nicolas Louvet, directeur du cabinet 6t, ont eu l’idée de créer, selon leurs termes, le « premier réseau sécurisé de cadenas partagés pour les vélos » : le Sharelock. Leur astuce ? Utiliser du mobilier urbain comme support. « Le Sharelock s’accroche sur un potelet, sans le détériorer et, en cas de besoin (travaux dans la rue etc.), nous pouvons le démonter en quelques minutes », explique Nicolas Louvet. Ce service - gratuit pour la collectivité qui l'accueille - est proposé dans trois villes d’Ile-de-France, à savoir Sceaux, Meaux et, enfin, où nous l’avons testé, Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Sharelock devrait arriver, dans les prochaines semaines, dans une grande métropole du sud de la France.

Le service
A Saint-Ouen, les Sharelocks sont fixés à des poteaux de rues scellés dans le sol. Il en existe, dans cette ville de Seine-Saint-Denis, une centaine. Après avoir téléchargé l’application (sur Android dans notre cas, mais elle est aussi disponible sur l’App Store), il suffit de valider de manière classique ses identifiants pour commencer à utiliser le service. L’appli donne accès à deux solutions de lutte contre le vol : une assurance - que nous n’avons pas testée et - ce qui nous intéresse ici - le système de stationnement sécurisé.
Une fois vos informations personnelles validées (courriel etc.), l’appli s’ouvre sur une carte de Paris. Nous avons été, dans un premier temps, décontenancés par cette présentation, puisque par défaut, notre carte de localisation s’est ouverte sur la Tour Eiffel alors que nous étions à Saint-Ouen, à quelques kilomètres donc du monument touristique. Pour que l’application fonctionne correctement, il est nécessaire d’activer les coordonnées GPS de votre téléphone avant de la lancer. Cette carte indique ensuite la localisation des antivols. L’appli vous propose un itinéraire vers le cadenas de votre choix.
Numérotés, les Sharelocks peuvent être réservés une heure avant votre arrivée. Par exemple, ce jour-là, cinq arceaux sont installés dans une rue proche d’une gare de RER. Si aucun vélo n’est accroché aux Sharelocks, deux antivols sont indiqués comme non disponibles donc, a priori, réservés. Nous avons donc utilisé l’un des trois arceaux libres.

Le déblocage
Arrivés sur place, nous sommes obligés d’activer le bluetooth sur notre smartphone, pour laisser l’appli et le sharelock se reconnaître et dialoguer. La connexion entre les deux nécessite quelques secondes d’attente. Il suffit, ensuite, de déverrouiller le U depuis l’appli et de le retirer. Le système -breveté - semble très robuste, il fait partie des antivols les mieux notés par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB). Problème, il est impossible de régler la hauteur de l’accrochage sur le Sharelock. Pour notre modèle au cadre en forme de col de cygne, le U était du coup situé un peu trop haut, nous obligeant à tester plusieurs positions avant de réussir l’amarrage de notre vélo électrique au potelet. Ce manque de flexibilité rend certaines bicyclettes incompatibles avec le sharelock. Sur son site, la société assure que plus de 80 % des modèles de biclou peuvent utiliser le service. Elle propose d’ailleurs de vérifier l’adéquation de votre vélo à cet antivol sur son site internet.
Une fois le U réenclenché dans son socle d’acier, l’application vous demande de prendre une photo de votre monture. Objectif : disposer d'une preuve en cas de réclamation à la suite d’un vol. Au retour, même démarche, une petite pression sur l’appli pour débloquer le cadenas, et après enlèvement du vélo, un cliché du potelet libéré est réclamé.
Tarifs et garanties
Chaque fois que vous garez votre vélo, l’appli enregistre une “session”. Les 15 premières minutes sont gratuites puis votre compte est débité d’un “crédit” par tranche de 24 heures de stationnement. Précisons qu’un “crédit” sur cette application coûte environ 50 centimes. Pour vous permettre de tester son service, la société vous en offre deux lors de votre inscription. Un abonnement illimité est aussi proposé à 10 euros par mois. « Si on vous vole votre vélo, vous bénéficiez d’un remboursement automatique de 200 euros sous 48 heures », assure Nicolas Louvet. Avant de préciser : « sur plusieurs milliers de sessions nous ne déplorons aucun vol de vélo, seule une roue a été dérobée ». Et, en cas de tentative de vol, l’appli vous envoie une alerte. Comme nous ne nous sommes pas fait piquer notre vélo lors de ce test (ouf ! c’était un peu le but quand même…), nous n’avons donc pas pu évaluer l’efficacité de ces derniers points. En revanche, nous avons eu l’occasion d’éprouver l’assistance consommateur.
L’assistance téléphonqiue
Car, notre toute première utilisation du Sharelock n’a pas été un franc succès. C’était le 17 mars 2022. Nous avons pu, ce jour-là, sceller notre vélo à un cadenas, le temps de faire une petite course. Patatras, au retour, l’application bugge, impossible de récupérer le biclou ! Nous avons donc contacté l’assistance téléphonique, qui en une vingtaine de minutes nous a débloqué la situation en s’excusant et nous remboursant les crédits engagés. L’opérateur nous a expliqué que la société venait de changer de prestataire téléphonique, impliquant des dysfonctionnements momentanés sur son réseau. Bref, que nous étions mal tombés. Voilà pourquoi nous avons testé le service, de nouveau, à trois reprises - ces fois-ci sans embûches - avant d’écrire cet article.

Derniers articles

Vélos électriques : VanMoof trouve un repreneur
Publié il y a 1 mois
Livraison de courses à vélo : Getir et Gorillas en liquidation judiciaire
Publié il y a 2 mois
Vélos électriques: la marque VanMoof officiellement en faillite
Publié il y a 2 mois
Vélos électriques : Rad Power Bikes en France, c’est (bientôt) fini
Publié il y a 2 mois