Test du Moustache Lundi 20 : un vélo cargo presque parfait !
Premier vélo cargo électrique de la marque française Moustache Bikes, le Lundi 20 est compact et plein de (bonnes) surprises. Nous avons pu le tester. Notre avis après plus de 120 km passés sur sa selle.

Premier vélo cargo de la marque française Moustache, le lundi 20 est compact, puissant, agile et stable. Bref, une machine très agréable à conduire. Rangement à la verticale, tige de selle télescopique ou encore sièges enfants démontables en quelques secondes... Il a été pensé pour s'adapter rapidement et facilement aux contraintes des familles. Ce vélo haut de gamme est réservé aux cyclistes disposant d’un budget conséquent.
Points forts
- rangement vertical
- changement d’usage facile
- assistance performante
- stabilité
- agilité
- tige de selle télescopique
Points faibles
- prix élevé
- pas d’antivol de cadre
5399,00
* prix conseilléPrésentation
Le lundi 20 est le premier vélo cargo de la marque française Moustache Bikes. Créée en 2011, cette entreprise vosgienne s’est hissé au rang de leader français du vélo électrique en proposant des vélos haut de gamme, équipés pour la plupart d’un guidon “fait maison” en forme de … moustaches. Qualifié de “smiling machine” par ses concepteurs, voyons si le Moustache Lundi 20 tient ses promesses.
Style
Le Moustache Lundi 20 est un vélo cargo “Longtail” (ou “vélo rallongé”, on vous épargne la traduction littérale…). Autrement dit, les mômes (ou la charge transportée) sont installés à l’arrière de la machine. Câblage discret, soudures propres, carénage intégral de la roue arrière (protégeant ainsi les pieds des passagers du rayonnage et du dérailleur), peinture de qualité… L’esthétique est soignée. Dommage que la batterie ne soit pas intégrée au cadre.
Accessoires/modularité
Pour pouvoir tester le vélo cargos en situation réelle - donc avec des enfants à l’arrière -, nous avions customisé le VAE avec l’installation d’un siège “baby seat” pouvant supporter un enfant de moins de 23 kg et d’un “seat pad”, un siège passager proportionné pour des enfants un peu plus grands (ici un kid de 7 ans.). Le cargo est compatible avec des accessoires de la marque Mik, qui s’installent et se désinstallent en quelques secondes. Quel intérêt ? Après avoir déposé les enfants à l’école, nous avons mis moins d’une minute - montre en main - pour retirer leurs sièges et disposer ainsi d’un vélo prêt à transporter nos courses. Pour améliorer les capacités d’emport, il est aussi possible d’installer un porte-bagages à l’avant. Notre vélo n’en n’était pas équipé. Nous n’avons donc pas testé sa praticité, ni son éventuel impact sur la direction.

Encombrement
Le vélo électrique Moustache Lundi 20 a la particularité de ne mesurer “que” 2 mètres de long. A titre de comparaison, c’est 20 centimètres de moins que le cargo Elops R500 de Decathlon. Le vélo se gare ainsi plutôt facilement. Revers de la médaille, les passagers sont plus serrés que sur d’autres modèles de longtails. A en croire, deux de nos testeurs âgés respectivement de 4 ans et 7 ans, « ca va, y’a quand même assez de place ».
Une fois équipé de la barre de protection pour les passagers dénommée "Albert", le Moustaches Lundi 20 peut se garer debout. Oui, debout, pratique pour le faufiler dans un box ou un garage déjà encombré. Pas besoin d’être une armoire à glace pour réussir à le redresser, mais la manip nécessite un peu de doigté : positionner le vélo sur sa béquille, tirer sur le guidon pour le lever le biclou, le basculer en arrière et le laisser se poser sur les petites cales en caoutchouc greffées sur la barre de protection des passagers.
Ergonomie et confort
Le Moustache lundi 20 est monté sur des petites roues de 20 pouces. Ce choix technique se traduit par un vélo proche du sol, sur lequel les passagers grimpent assez facilement. Cette configuration, en revanche, ne laisse que peu d’espace entre le dérailleur arrière et la chaussée. Une proximité qui nous laissait craindre, avant le test, de frotter le dérailleur sur la route ou tout autre élément urbain. Cela ne s’est jamais produit au cours des 125 kilomètres passés au guidon du Moustache lundi 20.
L’enjambement se révèle assez simple. Autrement dit, on ne s’est pas pris les pieds dans le cadre en descendant du vélo. Et, pour faciliter le maintien du biclou à l’arrêt, Moustache a fait choix technique osé : une tige de selle télescopique. « C’est un composant que l’on retrouve normalement sur des VTT », nous avait expliqué la personne chargée de nous prêter le vélo. Avant d’ajouter : « Cela permet d’abaisser la selle au feu rouge et de garder les pieds au sol ». Nous avions alors pensé très fort : « Mouais... encore un gadget qui ne sert qu’à alourdir un peu plus le biclou et le prix de vente… » Et bim, la révélation : la tige de selle télescopique sur un vélo cargo, c’est fantastique ! Posez vos fesses sur la selle, appuyez sur la gâchette et, hop, votre postérieur descend d’un étage, vos pieds sont alors fermement ancrés au sol.

Nous sommes moins convaincus par l’emplacement de la béquille, qui est située vers l’arrière du vélo. Concrètement, lorsqu’il se gare, le pilote ne peut pas mettre le vélo sur béquille en restant assis sur sa selle. Il doit descendre du biclou en le tenant et tendre la jambe pour activer le système. Une manipulation sans danger mais pas très pratique. Autre reproche pouvant être fait au lundi 20 : l’absence d’antivol de cadre (une sorte de mâchoire en ferraille accrochée au cadre qui vient bloquer la roue arrière). Un dispositif de sécurité désormais présent sur de nombreux vélos électriques, très pratique pour sécuriser rapidement la machine.
Conduite
La posture de conduite est très droite. Si cela favorise la visibilité et protège des courbatures au dos, nous avons eu l’impression lors de journées à la météo un peu capricieuses, de prendre assez fortement le vent de face.
Avant d’étrenner ce vélo sur 120 km, nous nous interrogions sur sa stabilité : les roues de 20 pouces - même si elles sont larges - nous paraissaient un peu petites. Les doutes ont assez vite été dissipés. Sur route ou chemin, le vélo est très stable. Équipé de pneux Kenda, il atteint les 40/45 km en descente sans flottement dans la direction. Sur terrain accidenté, malgré l’absence de fourche suspendue à l’avant, les pneux amortissent bien et les vibrations ne remontent pas trop dans les bras.
Sous l’effet cumulé de leur poids et de leur taille, certains vélos cargos se transforment en véritables “vélos paquebots”. Le Moustache Lundi 20 évite cet écueil. Nous lui avons fait passer un petit test : slalomer à 25 km/h (environ) entre quatre plots de signalisation distants de 4 mètres chacun. Pourquoi 4 mètres ? Parce que c’est à peu près la taille d’une voiture. Objectif recherché : simuler une arrivée rapide et non anticipée sur une file de véhicules à l’arrêt et jauger de la maniabilité du vélo dans ce genre de situation d’urgence. Résultat : nous avons réussi à slalomer entre les plots, en les rasant, sans les heurter.
Freins
Le freinage est assuré par des freins hydrauliques à disques à l’avant et à l’arrière. Là encore, nous avons testé leurs limites. Lancés à 25 kilomètres heures - une vitesse classique pour un vélo électrique -, nous avons simulé à plusieurs reprises des freinages d’urgence. Sur sol plutôt glissant (de la pierre), nous avons mis aux alentours de 4 mètres pour nous arrêter complètement. Plus important, le vélo s’est bien comporté lors de ces freinages d’urgence, il est resté droit.
Tableau de bord et commandes
Moustache a équipé son vélo cargo d’un tableau de bord Bosch Intuvia. Muni d’une console centrale détachable - pour éviter les vols - qui se fixe au niveau de la potence, ce système est donc doté d’un écran assez large, monochrome. Les plus technophiles resteront peut être un peu sur leur faim. Mais l'affichage est lisible et efficace.
Moteur et assistance
Les niveaux d’assistance sont passés depuis une commande installée sur la partie gauche du guidon. Il en existe quatre (eco/tour/sport/turbo), bien échelonnés. Étonnamment, les informations annoncées sur l’autonomie étaient plutôt fiables, voire prudentes. Plus précisément, batterie pleine, le compteur nous affichait une autonomie de 58 km en mode Turbo (le max de puissance), 66 km en Sport, 81 km en Tour et 125 kilomètres pour le mode Eco. Nous avons réussi à faire entre 66 et 70 km, en une seule charge en mode Sport. Le reste des trajets a été principalement opéré en mode Tour, un niveau suffisant pour assister le cycliste, même le vélo chargé, sur du plat.
Comme tous les autres modèles de la marque, le Moustache lundi 20 est équipé d’un moteur Bosch. Ici, il s’agit d’un moteur central, le Bosch Cargo Line, qui , comme son nom l’indique est spécialement conçu pour les vélos cargos, délivrant un couple de 85 Nm. Malgré une légére latence au premier coup de pédale, le vélo accélére de manière très fluide. Bref, on a l’impression de faire du vélo, pas de la moto. Départ arrêté, nous avons, en poussant l’assistance au maximum, mis aux alentours de 5 secondes pour atteindre les 25 km/h. Une poussée record, jamais atteinte lors de nos précédents tests. Sur un vélo cargo, on attend surtout de l’assistance, qu’elle gomme la lourdeur du chargement et qu’elle efface les difficultés. Côté chargement, le contrat est rempli : malgré deux enfants à l’arrière, nous n’avons jamais peiné. Pour analyser son comportement sur les chemins vallonnés, nous avons grimpé la fameuse “côte des gardes” en région parisienne (2,3 km de paris à Meudon 5,4 % de moyenne de pente avec des tronçons à plus de 10%). En poussant l’assistance à fond, le vélo a avalé l’obstacle à une vitesse hallucinante, ne tombant jamais sous la barre des 20 kilomètres heures, sans épuiser le pilote.
Dérailleur et vitesses
Last but not least, la transmission - la partie mécanique permettant de faire avancer le vélo - est bien conçue. Grâce à son plateau de 48 dents et d'un dérailleur arrière de 10 vitesses, le Moustache lundi 20 offre une large plage de développement. En clair, nous avons pu assez facilement sur des portions plates dépasser les 25 km/h et tenir une allure proche des 30 km/h. C'est loin d'être le cas de tous les vélos électriques, qui, souvent, souffrent, une fois l'assistance coupée, d'une sorte de désagréable frein moteur.
Toute cette qualité a un prix : à partir de 5399 euros à l'heure où nous écrivons ces lignes. Il faudra rajouter 1000 euros si vous voulez accéder au modèle supérieur, équipé d'une transmission Enviolo. Un système évolutif et intuitif qui remplace le passage de vitesse classique au dérailleur. Nous n'avons pas testé cette dernière configuration.

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